Travail collectif

Sartre, Jean-Paul. Nausée, 2

Cette page est lourde de plusieurs années : celles du confinement, où, sur fond d'absence, il a fallu recréer une présence. Nous avons gardé les traces des séances de nos séminaires de mastère ou de doctorat, pour que les absentes puissent malgré tout être présentes, si et quand elles le désiraient.

Une idée, une orientation : ce que nous avons appelé une coopérative d’écriture. Ne pas rester seule. un séminaire coopératif, ou scoop !

Si vous avez du mal à utiliser cette page par le menu de droite, vous pouvez la manipuler par sa version en pdf (avec les liens hypertexte), régulièrement mise à jour. Elle court à ce jour jusqu’au 20 avril 2024.

Voici différentes séances de nos séminaires. Elles sont mises à la disposition pour réécoute des différentes praticiennes, du moment, ou d’après, ou d’ailleurs. Chacune des participantes a donné son accord oral pour publicisation, lequel ne figure pas toujours dans l’enregistrement. Toute remarque par l’une d’elle serait, par déontologie, immédiatement prise en compte.

Ces séances constituent des traces de nos pas. Le chemin se fait en marchant, dit l’autre (Antonio Machado en l’occurrence). La marche peut être maladroite, revenir sur ses pas, elle erre, parfois saute et file. La voici.

À qui viendrait sur cette page sans avoir soi-même participé à l’inscription de ces efforts, il est demandé l’éthique minimale de la discrétion et du respect de toute visite dans un atelier artisan, où l’on n’entre pas pour juger, ni croire que regarder du dehors suffit à savoir de quoi il en retourne du sens qu’ont à être là des sujets engagés à tâtonner ensemble, coopérativement. La pertinence se cherche, elle aussi, sans nulle certitude de se trouver. Le cheminement et ses échouages possibles ne se peuvent court-circuiter par une quelconque ironie, sans y perdre bien plus que le risque de se perdre : le risque de ne rien risquer. Avant que de se dire style, un essai s’assume et vaut méthode, laquelle ne saurait nullement s’achever en un artefact leçonneux.

De façon générale, chaque séance de chaque groupe pourrait « faire penser » à d’autres séances d’autres groupes, d’autres singularités. On peut dire que l’ensemble de toutes les séances qui se trouvent sur cette page, et dans ce site, et dans des ailleurs multiples, forment un réseau, toujours en construction : pas seulement parce que c’est la loi du discours informatique et de l’ère multimédiatique, mais parce que, de fait, et sans attendre une quelconque « révolution anthropo-technologique » (ou gadget approchant pour éditos branchés cherchant des causes au mutisme de votre fille), c’est ainsi que cette progression comme par capillarité, par « rhizome », par rencontres incalculables, mais pas ratées, par collusions jamais banales, est tout simplement la moindre des choses, la seule possibilité de vivre, voire de survivre, depuis longtemps, pour les praxis tâtonnantes, précaires, jamais complètes, qui essaient de ne pas trop s’ignorer les unes les autres, et de trouver dans des présences autres les énergies nécessaires pour redonner du sens à l’effort d’exister, de ne pas crever par l’asphyxie de l’isolement.

Coopérative d’écriture

Voici un nom commun pour nommer ce rendez-vous où nous tentons de partager nos boîtes à outils, nos créations, nos problèmes, nos angoisses, nos désirs. De quoi respecter et étayer nos tâtonnements au travers des mots, pour arriver à une parole que chacune puisse signer de son nom propre, singulièrement.

Cette section a d’abord accueilli les enregistrements de différentes séances de discussion, issues de séances diverses de travail depuis 2020. Ces moments sont constitués essentiellement un moment d’échange précisément consacré au travail d’une ou d’un collègue, accompagnant sa recherche en cours ou envisagée. D’autres séances de réflexion sur ce que peut être l’écriture, ou plus fondamentalement l’élaboration de ce qui peut advenir, aussi, comme écriture. On pourra se reporter aux différentes séances des séminaires de cette page, mais également dans les pages Invites des autres régions de ce site (entre autres ici). Dans l’Invites de la présente partie, une réflexion s’est partagée le 12 novembre 2020 autour des lieux d’écriture, d’inscription et de partage liés à Experice, et donc autour de l’accueil qui y est fait à des paroles et des écritures en train de se tracer, de s’essayer.

Depuis juillet 2021, nous tentons de nous retrouver au moins tous les mois, en gros. Appuyant cela, Evi Gatou et Maelys Mercier, que nous remercions vivement, ont créé un lieu partagé où nous pouvons déposer des documents,informations, documentations et autres outils de travail à partager.

N.B. Les textes des discussions (pour les dernières visios en zoom) sont temporairement non disponibles sur ce site, je les mets sur le gougueuldraïve.

Prochaine séances à partir du 8 septembre 2023 : chaque deuxième vendredi du mois, de 10h à 12h30, en zoom.

Automne 2023-été 2024

Delaram Bidabad, Elina Serbin, Jessica Kaddour et Carmen Sanchez ont organisé, le samedi 3 février 2024, au Campus Condorcet, une journée autour de l’élaboration d’une monographie d’écolier telle que la pratique et la théorise la pédagogie institutionnelle depuis plus de soixante ans. Ce fut l’occasion pour notre CoopÉ de se faire lieu d’accueil et de rencontre entre deux présences importantes pour nous : Francine Pujol, de l’association Champ PI, dans le sud de la France, et le chamPIgnon de la rue Pajol, nos amies qui, à partir de leur longue pratique d’équipe dans le cadre de l’école primaire de la rue Pajol à Paris, ont fondé un groupe « chamPIgnon », avec la complicité de Delaram, et de Pierre. Pujol et Pajol, deux sons dont l’écho rassemble le sens de cette journée, dans l’humour, le sens noué du sérieux et du précaire.

Cette journée a été l’occasion de voir avant tout ce que n’est pas une monographie : un atelier d’écriture ; et un chamPIgnon : un « atelier d’analyse de pratiques ». Dans les profondes fiance et connivence que seule peut construire et maintenir la dynamique d’un groupe de praticiennes, leur praxis, l’élaboration groupale d’une monographie met en œuvre à la fois une pratique de la lecture (de la classe), le souci d’une mise en langage (et donc d’une transmission, mais presque au sens d’un virus, d’un désir), l’émergence d’une théorie, mais cela, toujours au travers d’une fonction d’analyse : extraire ce qui se passe singulièrement, au travers d’un tissage d’outils, de situations, d’existences. C’est, aussi et avant tout, un lieu où la singularité d’un sujet est reprise, accueillie, bousculée, toujours respectée et souveraine, par l’appareil éthique, psychique et technique du groupe où « on ne s’en laisse pas passer une » sans jouer aux sachants — sinon, c’est foutu. Jean Oury disait que c’était, ces « groupes de monographies de Fernand », sans doute « l’exemple le plus parfait d’un groupe d’analyse » qu’il ait jamais rencontré — et dieu sait qu’il n’aimait pas ce que recouvrait habituellement un tel terme… Bref, de quoi comprendre, aussi, pourquoi Jacques Lacan dit un jour à Fernand Oury, après avoir lu son grand-œuvre, De la classe coopérative à la pédagogie institutionnelle : « La monographie… C’est sans doute le seul langage possible en pédagogie. » Le seul, à voir, mais en tout cas, le plus magistral et le plus fidèle à l’adage princeps de ces « pédagogues d’Emmaüs » : Ne rien dire que nous n’ayons fait. Un langage qui demeure la clé-de-voûte de la pédagogie institutionnelle, qui tient ensemble, et transmet sans les disjoindre, les trois pans fondamentaux de la praxis pédagogique : le sens, l’éthique et la pertinence.

Champ PI, comme les autres groupes de pédagogie institutionnelle, produit des monographies, et Francine a par ailleurs rendu compte de ce qu’est un chamPIgnon, ce lieu matriciel qui rend possibles et la classe, et son analyse, et une place pour le sujet (enfant, adolescent, comme adulte) : elle l’a fait dans « Une journée dans un chamPIgnon de pédagogie institutionnelle. décider et élaborer notre pédagogie en groupe », une présentation lors du colloque rendant hommage à Vers une pédagogie institutionnelle, l’ouvrage fondateur d’Aïda Vasquez et Fernand Oury, organisé à Aubervilliers par Bruno Robbes, Patrick Geffard et Arnaud Dubois. Depuis, ce texte a été publié dans Épistémologie et Éthique. Entre sciences de l’éducation et praxis pédagogiques, numéro de 2023 de L’Année de la recherche en sciences de l’éducation (sous la direction de Cédric Prévot), p.294-314.

Ce n’est pas une journée « historienne » (des écrits ont déjà été faits à cet égard, dont Corina Lhéritier, dans La Monographie d’écolier : un langage pour la pédagogie institutionnelle ?, et Arnaud Dubois, Histoires de la pédagogie institutionnelle. Les monographies, dont voici le compte-rendu par Xavier Riondet). Par ailleurs, nous avons déjà invité des amies pédagogues à nous parler de la monographie, en particulier Corina Lhéritier et Patrici Baccou, le 13 décembre 2021 (dans le cadre séminaire masterant « Apprendre et s’éduquer hors et aux marges de l’école »), et présentée sur la page des Invites pédagogiques.

Automne 2022-été 2023

Cette séance fait un bilan des différents chantiers qui se sont tenus dans notre communauté de travail. Elle prend également quelques décisions (derniers trois quarts d’heure) et tire quelques perspectives pour l’an prochain. En particulier, nous avons décidé que nous nous rencontrerions le second vendredi de chaque mois, de 10h à 12h30, dès le 8 septembre, toujours sur cette adresse zoom.

Une éclipse hivernale et printanière des « arrêts d’autobus », engendrée par l’arrêt de travail de Pierre, n’a empêché ni certains de ces arrêts de fonctionner, ni même à la « fonction d’arrêt d’autobus » de continuer son effet de portance, même sous la forme d’un manque, qui, précisément parce que tout manque « laisse à désirer », n’est jamais dénué d’un rapport (même à revoir) au langage, à de la loi qui institue. Surtout, cela n’a pas empêché d’autres lieux de la CoopÉ, autant de « séminaires satellites », de continuer leur tenue — la leur propre, mais aussi celle qu’ils ont permise à certaines, dont moi, du seul fait de savoir que les copines étaient ensemble, poursuivaient un travail dans le registre du sens, du précaire, de la parole qui ne parle pas pour ne rien faire.
Bref, bringuebalante encore, mais existante, il semble que cette « fonction-CoopÉ » ait tenu bon sur une certaine permanence, par-delà les statuts établis et leurs effets toujours à surveiller, par-delà l’imaginaire aussi, ou plutôt en travaillant cet imaginaire, en l’analysant pour ne pas trop se raconter d’histoires. Mais tout en ne négligeant pas la part vive de l’imaginaire, qui porte la culture autant que le fantasme, et en en inscrivant, des histoires, et des singulières encore, autant de taches porteuses de la possibilité d’un paysage. Une possibilité qui déjà a permis à certaines de ne pas se sentir dénuées de cette présence d’arrière-fond qui instaure une ambiance mine de rien, un tenant-lieu qui aide à retrouver cet arrière-pays qui aide à cheminer « par ailleurs », tout en sachant que se construisent ici nos lieux communs. Les lieux n’ont pas à être des temples ni des épiceries. Des bistrots, des moulins, de petites échoppes, c’est largement suffisant. C’est pour continuer à dégager cette qualité d’habitat, dans ce qui a été traversé, et ce qui s’annonce, que cette séance s’est tenue.
Pour inscrire, voir s’inscrire, ce qui avait pu et pourra cheminer, par-delà les surfaces : soit dans les chemins des séminaires satellites (dont certains seront bientôt mis en ligne, ou dont le résumé sera lisible), soit carrément dans la sous-jacence des jours, pas forcément aux horaires de nos rencontres, mais dans l’entre. L’entre-deux, l’entre-nous (qui ne doit pas dériver en un entre-soi, mais rappeler à l'entre-soi-et-soi), mais aussi dans l’entre, purement et simplement, qui crée les rives à partir du vide qui les relie, dans l’avec qui sait accueillir, « sonnant à l’âme un creux toujours futur ». L’âme, cette « intégrale des fonctions du corps » (quoi ?)…

Automne 2021-été 2022

  • 2022.06.10. CoopÉ. Vérité, Rival & al. Arrêt du bus clandestin, analyse institutionnelle filée de notre voisinage
  • 2022.05.28. CoopÉ. Bourcier. Renfort d'écriture. Logiciel de composition et mise en page Latec
  • 2022.05.20. CoopÉ. Dostrevies, Schiavone, Eschmann, Rival. Ecriture, faire collectif, outiller la conscience, questionner l'inconscient, fonction d'analyse et discours maître
  • 2022.04.22. Renforts d'écriture. Bidabad, Kanté, Mercier, Slimane. Quoi de neuf. Commencer d'écrire, fiches de lecture, nos visios
  • 2022.04.21. CoopÉ. Dostrevie, Prévôt. Écrire le partage des puissances. Matérialisme historien et analyse des discours des manuels d'histoire, Europe 1850-1950
    Une magnifique séance que nous ont offert Laetitia puis Cédric. Autour de l’écriture de Laetitia, se rattache la réflexion de fond qui, en fin de compte, reste le cœur éthique de ce que nous faisons là, dans cet essai de coopération : la fonction de maîtrise, fonction-maître, qui est TOUT SAUF l’imposition imaginaire d’une figure de maître (ou maîtresse), et à rebours, à rebrousse-poil de tout statut de maître (et il est vrai qu’à l’université, rien ne va moins de soi…). C’est de cela que nous reparlerons le 20 mai.
    Autour de la parole et de la pratique de Cédric, c’est encore autre chose qui s’est ouvert, comme en ont témoigné les échanges : en quoi l’historialité est une dimension anthropologique fondatrice, qui nous a tant parlé tout au long de la présentation des tâches concrètes de l’historien en Pataugas, comme le dit notre ami Denis Morin. L’historialité subjective, ou culturelle, mais aussi le matérialisme historien (pas seulement historique…), et toute la réflexion politique, éthique, autour de ce que peut dire un discours, une image, du texte… y compris dans son non-dit, dans son refoulé… Bref, autour du travail de Cédric, un étoilement de nos questionnements.
    Digne pendant de cette présentation, je suis heureux de partager un bonus, une deuxième séance à écouter également, car Cédric (puis Denis, en fin) y laisse déployer, comme coup de main à un ami, tout ce sur quoi aujourd’hui, il n'a pas eu d’autre choix que de passer vite:
    2022.04.06. Nicolle, Prévôt, Morin, Laffitte. Archives psychiatriques de Ville-Evrard, histoire et herméneutique matérielles.
    Il s’agit de la rencontre que j'ai récemment organisée entre Cédric et Denis, et Dimitri Nicolle, clinicien qui nous vient de l’autre ambiance majeure de notre petit monde, celui du DU de Psychothérapie institutionnelle et Psychiatrie de secteur, et qui a découvert à l’hôpital de Ville-Évrard un TRÉSOR psychiatrique, désirant savoir comment ne pas le laisser repartir au néant.
    Enfin nouveau satellite de notre CoopÉ, une troisième séance sera sans doute organisée bientôt, une petite (demi-)journée d’étude autour de ces objets, gestes, questionnements que la guise historienne de nos amis nous aident à nommer, repérer, relancer dans nos propres méthodes. Miam !
  • 2022.04.15. Clinique institutionnelle, 2. Transmission, traduction. GTPSI, PI, Lacan, phénoménologie. Vide et négativité
  • 2022.03.18. CoopÉ. Souchard, Ianni. ATD Quart-Monde, produire une pertinence, savoir comme rencontre, accueil et partage
  • 2022.03.17. CoopE. Clinique et traduction institutionnalisantes, 1. Miwaki, Legrain & al.
  • 2022.03.11. CoopÉ. Renforts d'écriture. Bourrider
    Voici notre premier rendez-vous autour des questions de mise en forme de nos écritures. Un peu « fourre-bourre », pêle-mêle, nos premières questions viennent alimenter le chaudron (ou le bourrider comme le disent les paissels ajudaires d’Aprene, le centre de formation des Calandretas occitanes). De ce chaudron, nous tirerons régulièrement nos questions, et tenterons de les traiter au fur et à mesure de nos séances. Voici donc une proposition de classement de structures à partir de l’état initial du texte de Kakou (merci de nous l’avoir laissé utiliser, alors que depuis, elle l’a bel et bien récrit). Ce document intègre les éléments du « ramasse-miettes », métier tenu aujourd’hui par Clothilde, que nous remercions. Peu à peu va se structurer notre programme de travail, qui d’ores et déjà comprend, à la demande d’Adriana, un travail sur la syntaxe de la phrase. Au moins avons-nous commencé par un moment de grande joie et de grands pleurs, à partir d’une note aux enseignants rédigée sous l’autorité de monsieur l’Inspecteur d’Académie de la Loire, bourrée (la note, pas la Loire) d’erreurs d’orthographe et d’usage (voici le texte, issu du Canard enchaîné). De quoi faire entrée, ensuite, dans le cœur de nos questions : la langue, ça s’utilise. Plus ou moins correctement. Et quand on veut se situer dans le subversif, il faut d’autant plus savoir situer les cadres, leur sens, leur logique interne, et la part légitime de discipline sans disciple qu’est le fait d’être libre sujet d’une langue. Également, le document de classement des erreurs inspiré de Nina Catach. Enfin, et surtout, les exercices créés avec des collègues anciens enseignants-stagiaires de l’IUFM de Beauvais.
  • 2022.02.17. CoopÉ. Coll., institution, monographie, sens du précaire
  • 2022.02.05. IED, rassemblement. Ecriture, accueil collectif de Kante, Allegret-Taillez, Gually Blanco
    Cette séance a été le pot d’accueil de nouvelles venues, un beau moment sans prétention, mais pas sans sensibilité ni intelligence, singulières autant que collectives, partagées en tous les cas. De ces moments où s’écrit, si jamais cela effectivement existe, ce dont coopérative d’écriture tente de nommer le tâtonnement et la co-errance.
    Comme un écho, en duo, à cette après-midi partagée, voici, parmi plusieurs autres, le moment de travail que nous avons partagé avec José Vicente, au sujet de son projet de rechreche-action, mais aussi, plus généralement, sur les tissages que nous pouvons espérer voir opérer un fertile métissage entre poiesis et praxis : 2022.02.09. Gualy Blanco. Entretien de travail, rigor del andar. Cette séance est là, un tout premier pas sur un certain chemin, celui qui se fait en marchantque se hace al andar, dans une logique vague, abductive, téléotique (cf. infra, le début de la séance du 4 février 2022 du séminaire Sémiotique, pratique, clinique).
  • 2022.02.03. CoopÉ. Moulinette sémiotique. Castillo & friends, 1. Saya afrobolivienne, nature et culture, politique, sémiotique
  • 2022.02.18. CoopÉ. Moulinette sémiotique. Castillo & friends, 2. Saya afrobolivienne, triadicité ethnographie, clinique, sémiotique. Molinié-Peirce, abduction amérindienne
  • 2022.02.14. Castillo, Ruiz. Saya afro-boliviana, antropologia
  • 2022.04.12. Castillo, Laffitte. Sémiotique, clinique, horizon d'anthropologie culturelle
    Dans la suite des séances dites techniques, cette fois, nous nous nous retrouvons autour, non pas d’un texte, ni d’un outil, mais d’une méthode et d’un objet en cours d’émergence, ceux de Jhon. La première séance a été coupée par erreur, et nous avons attendu, pour la publier, que puisse se boucler la réflexion restée inachevée. La seconde séance est venue ainsi reprendre un dialogue entre Jhon et notre amie Adriana Parra. Mais notre discussion reprend également dans sa tresse, et c’est tant mieux, d’autres fils issus de séminaires tenus entre temps, et tout particulièrement Sémiotique, pratique, clinique (cf. infra). Ainsi cheminent à la fois les paroles des unes et des autres, et l’aire de discours, et le (mi)lieu commun de notre machine à cogiter. Une troisième séance de discussion a lieu le 15 avril, où nous suivons le cheminement en sémiotique de Jhon.
    Et puis, une ouverture fondamentale à mes, à nos, yeux, un pendant anthropologique à nos entretiens : voici la toute première séance de travail que Jhon a eu avec notre collègue bolivienne Adriana Gloria Ruiz Arrieta, anthropologue de l’Université San Francisco Javier, à Sucre et codirectrice de la thèse de Jhon. Je suis particulièrement heureux d’accueillir ici, pour la première fois, une parole venue de cette terre bolivienne si chère à mon cœur, et portée par nos deux collègues. Une langue, une ambiance, et une pertinence complémentaire, transversale, qui donne ainsi à notre CoopÉ son naturel, et attendu, décentrement d’ambiance, de langage, d’humeur. Disons que notre CoopÉ décidément s’enracine de façon multiple et sans aucune préméditation dans les lieux qui font sens ; dans notre bistrot ou notre moulin, les langues, les cultures, les politiques, les mondes affectifs et imaginaires enrichissent ce qui demeure, précaire, simplement une possibilité de ne pas rester trop seules.
  • 2022.02.02. CoopÉ. Boursier. Zotero, bibliographie
    Lors du conseil du 20 janvier (cf. infra), nous avons décidé de lancer de petits séminaires satellites à notre arrêt d'autobus mensuel. La moulinette autour du texte de Kakou (cf. infra) a lancé la série des séminaires dits techniques. Servane, que nous remercions, a elle aussi battu le fer tant qu'il était chaud, et nous a proposé cette séance autour d’un outil, et comme toujours, s’y est inscrit bien d’autres lignes de partage.
  • 2022.01.27. CoopÉ-L2. Moulinette écriture. Adjloua & friends
    Notre premier moment, tâtonnant, pour travailler ensemble autour d'un texte que Kakou a partagé avec nous. Une autre figure de l’accueil, dans le partage, une évidente projection de nos vécus d’écriture sur la réalité, radicalement singulière par ailleurs, du texte de notre amie. Un premier essai d’approcher la parole de l’une d’entre nous, du scrupule, et, je l’espère, un moment qui laisse à désirer, pour envisager d’autres voies de travailler nos écritures, surtout pas de grande messe, pas de cours de formatage, mais cette moulinette comme l’appelaient les membres de Genèse de la coopérative, le groupe de Pédagogie institutionnelle quand elles élaboraient une monographie, et comme y ont été formés nos amis Corina Lhéritier et Patrici Baccou, que nous avons accueillis en décembre 2022.
  • 2022.01.20. CoopÉ. Conseil, séminaires satellites. Elbounaamani, défiger le quotidien éducatif du secondaire
    Cette première séance de 2022 est ici reproduite avec, exceptionnellement, son Conseil où ont été proposés les premiers séminaires satellites, dont le détail sera précisé dans le draïve par le document de secrétariat rédigé par Evi Gatou.
  • 2021.12.17. CoopÉ. Souchard, Ianny, Vérité. ATD Quart-Monde, écriture, pertinence, dignité
    « Le contraire de l’espoir, ce n’est pas le désespoir, c’est le courage », dit l’autre. Notre coopérative d’écriture a eu l’honneur d’accueillir Alain Souchard, qui travaille à ATD Quart-Monde. Je laisserai Jérémy Ianni, son ami et ancien collègue, présenter cette séance. Peu de mots, quant à moi, sinon : merci.
    Je me contenterai de donner ici les quelques éléments de lecture ou de référence qui ont émaillé notre rencontre. La thèse de Geneviève Defraigne Tardieu « L’Université populaire Quart Monde : la construction du savoir émancipatoire » ; une présentation de la vie et de l’œuvre de Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart-Monde et le numéro de la Revue Quart-Monde qui lui est consacré ; Le numéro « Écriture de vie » de la Revue Quart-Monde ; des précisions sur les gens qui s’engagent ; l’exposition « Photos de bouts de monde » éclairant les liens que peut entretenir la photographie avec le souci d’écriture, d’inscription, de publicisation des réalités humaines. Et, en écho, Résistance et travail de rue, ouvrage dirigé par Marie-France et Raymond Négrel, autour des maraudes à Marseille (et s’inspirant de la psychothérapie institutionnelle).
    À écouter d’urgence, à réécouter tout de même. Nul n’entre ici s’il ne s’est purgé du « Soyons positifs »… Bonne façon d'accueillir, aussi, dans notre CoopÉ.
  • La séance du 18 novembre 2021 sera bientôt mise en ligne. J’ai des difficultés à la transcrire en un format lisible. Oups !
  • 2021.10.23. Deulceux & al. CoopE, rassemblement METLV IED, Recherche et Journal. Sandrine est couturière. Enseignante dans le secondaire professionnel, elle est aussi une bricoleuse de la tenue du journal, et plus particulièrement dans le cadre du travail de recherche. Nous avons eu le plaisir de partager avec elle un regroupement à Saint-Denis, dans le cadre du mastère à distance, un jour que ces distances n'allèrent pas plus loin que deux tables mises ensemble pour créer un lieu d’échanges.C’est l’art de la reprise (art de reprendre, de repriser, de réagencer sans perdre fil) que nous avons pu avec elle voir se tisser dans tout son empan.
    Ce fut une belle séance de travail : grâce à elle, nos matières, nos expériences et nos questionnements furent mis au travail au prisme de l'outil du journal personnel. Sont ainsi évoqués dans cette séance différentes actions de recherche.
  • 2021.10.09. CoopÉ, section française de lAfirse. Bouvarel, Lerbet & al. Nos cliniques, pratiques et recherches sous le signe de lanthropocène — notes de discussion.
    Voici une séance, décidée rapidement, et rondement menée, au point que nous n’avons pas pu prévenir tout le monde de la CoopÉ (désolé…). Cette réunion, envisagée lors de la séance du 1er octobre dernier, a réuni Éline Bouvarel, Clothilde Jouzeau, Marie Eschmann, Francesca Riva, Valérie Roy, Cédric Prévot et Pierre Johan Laffitte, et surtout, pour la première fois parmi nous, Frédérique Lerbet, qui organise le colloque de l’Afirse, La recherche en sciences de l'éducation dans le contexte de l’anthropocène, et que nous sommes heureuses d’avoir accueillie. Pour rappel, ce colloque a lieu au Campus Condorcet les 12 et 13 novembre 2021, et est ouvert gratuitement pour les membres d’Experice (notre laboratoire, dont Frédérique est depuis lontgemps membre, coorganise le colloque avec la section française de l’Afirse). Servane Boursier, excusée pour cette réunion (mais présente dans les interventions des quelques-unes parmi nous !), est également l’une des organisatrices de ce colloque.
    Nos cliniques, nos pratiques, notre recherche, dans une écologie fidèle au triple souci de Guattari, psychique, social et environnemental… Une façon, aussi, de questionner le sens, l'éthique, la pertinence de ce que nous tentons de faire, dans l’abductif et le tâtonnement, au sein de notre coopérative d’écriture.
  • 2021.10.01. CoopÉ. Rival, Bouvarel. Clinique, institutionnalisation, écriture
    Catherine Rival et Éline Bouvarel sont cliniciennes, questionnent le fond et le quotidien de l’accueil des subjectivités souffrantes, tant dans leur psychisme que dans leur chair (le corps n’est pas que bidoche, ligaments et neurones). Cette séance a permis de remuer un nombre considérable de questionnements et de soucis, tant sur le plan du quotidien clinique ou pratique, que sur le plan de la transmission de cette complexité, en particulier par l’écriture. La clinique ne se réduit pas à de la psychopathologie : les échos ont été nombreux parmi celles d’entre nous qui travaillons dans, ou avec, les structures sociales, culturelles, etc. Il faut noter que notre séance a pour horizon la participation, pour certaines d’entre nous, au colloque La recherche en éducation dans le contexte de l’anthropocène (12-13 novembre 2021, à Campus Condorcet, entrée libre pour les masterantes et doctorantes d’Experice).
    Noter également que des variations se font jour dans nos modalités d’échanges, d’écoute, d’écho. Peu à peu, notre coopérative d’écriture tâtonne, se cherche, et c’est un signe sinon rassurant, au moins rassérénant. En tout cas, devient de plus en plus sensé de donner accès également aux échanges écrits postés en parallèle aux échanges audiovisuels. (Non, on ne me fera pas dire tchateus, scrogneugneu!)
  • 2021.09.10. CoopÉ. Hashimoto, ergothérapie, psychiatrie japonaise, psychothérapie institutionnelle
    La séance a été l’occasion pour Kazuki Hashimoto et Yasuo Miwaki de nous présenter un état de la psychiatrie et de l’ergothérapie au Japon qui résonne bigrement avec l’histoire et la situation que nous connaissons en France, ou dans d’autres pays qui nous semblent plus proches de nous. De quoi réfléchir sur le sort des cliniques et des politiques qui se refusent à céder aux positivismes et réductionnismes dominants (psychologiques, épistémologiques, théoriques, économiques, sociologiques).
  • 2021.09.03. CoopÉ. Séance de reprise. Recherche et tâtonnement écrivant, mouvement translinguistique, parole singulière. Pistes à questionner
    Parler le difficile dans l’écriture tâtonnante; la matière actuelle de notre parole, passée autant que présente; écrire du concept avec autre chose que des mots (images, sons, corps); écritures quotidiennes, praticiennes, ethnographiques (ATD Quart-Monde, etc.); pathei mathos, enraciner le savoir dans l’épreuve d’habiter le monde.

Automne 2020-été 2021

Arrêt d'autobus, printemps 2021

Printemps 2020

Sémiotique, philosophie et esthétique (séminaire satellite)

Voici une nouvelle lancée... Sémiotique, philosophie, esthétique, phénoménologie: un chantier pour plusieurs d'entre nous.

  1. 2024.04.05. Journées d'étude Volare, 3. CoopÉ, ETLV M1 Accueillir les singularités. Androusou & friends. Le sensible, le politique et le toucher dans le savoir. Conseil

  2. 2024.04.05. Journées d'étude Volare, 4. CoopÉ, ETLV M1 Accueillir les singularités. Androusou, Stefanou, Boursier, Belarbi, Prévot, Leroux. Images, penser, pathei mathos

  • 2024.03.17. CoopÉ, Sémiotique, philosophie et esthétique. Ianni. Phénoménologie, enjeux philosophiques et épreuve de la recherche, matin (partie 1, partie 2, partie 3) et après-midi (partie 4). Quelques couacs techniques, je suis désolé…
    En mars 2024, un jeudi à Campus Condorcet, Jérémy Ianni nous a proposé de commencer un cheminement en phénoménologie. Il nous a donné une belle journée dont le matin fut à dominante théorique et l’après-midi à dominante éprouvée, sans que ces deux polarités ne cessent de s’interpénétrer pour autant. De quoi tenter de partager la construction d’un savoir éprouvé.
    Le matin, nous avons abordé quelques enjeux initiaux de la phénoménologie à partir d’Edmund Husserl, et procédé à quelques lectures issues de La Nausée de Sartre : celle-ci et celle-là.
    L’après-midi, Jérémy a procédé à une évocation de Maurice Merleau-Ponty, avant de nous plonger dans sa propre traversée de l’épreuve que constitue sa recherche, avec des populations vivant dans un cimetière à Manille : plongée qui nous a donné à voir la dimension d’éprouvé qui marque le savoir né dans le sensible qui marque toute rencontre véritable, dans le monde. Jérémy était parti de la question suivante : « Quand on arrive dans un espace où l’on fait l’expérience de la très grande pauvreté (pour ne pas dire la misère), comment, plutôt que de se réfugier dans l’une des tentations de partir, se blinder ou s’effondrer, construire la possibilité d’un habitat dans ce qui devient non pas un terrain objectivé, ni un enfer, ni un engouffrement, mais un monde partageable ? ». À partir de son expérience de recherche, Jérémy nous a fait partager comment il a affronté, transformé sur le plan de la pensée et des affects cet habitat à Manille, qui est devenu le monde dans lequel je pense aujourd’hui.
    Rappelons qu’au printemps dernier, Jérémy avait pris en charge une séance dans le séminaire de M1 « Accueillir les singularités », et sa proposition ce jour s’inscrit dans la continuité de cette dernière.
    Par ailleurs, Jérémy nous a partagé plusieurs documents bienvenus, que voici :

  1. « Penser l’intersubjectivité à partir du thème de la chair et du corps propre », intervention faite par Jérémy en décembre 2022 , et à partir de laquelle il a fait sa présentation,
  2. Une synthèse remarquable par Françoise Dastur, « Autour de la phénoménologie » (NB. lire également le remarquable La Phénoménologie, Que sais-je ? par Jean-François Lyotard),
  3. « Le tournant pratique de la phénoménologie », article de Nathalie Depraz,
  4. « De la méthode phénoménologique dans la démarche ethnométhodologique », article de Daniel Cefaï et Nathalie Depraz,
  5. « Ode à la boue », poème de Francis Ponge, merveilleux regardeur et défenseur des choses et du monde.
  • 2023.11.24. CoopÉ, Sémiotique, philosophie et esthétique. Journée Francisco Varela, 1. Sallaberry, Schiavone, Varela et théorie de l'institution et 2. Schiavone, Varela-Lacan (partie 1 et partie 2)
    Le samedi 24 novembre 2023, nous avons organisé une journée autour de la pensée de Francisco Varela, le grand neuroscientifique chilien, qui nous a entre autres apporté le concept de boucle autopoïétique dans l’organisation du vivant. Cette organisation s’est faite de façon bifocale, à partir de deux regards qui, parmi nous, se portent sur lui, par-delà sa mort trop tôt survenue en 2001, pour pouvoir penser leur propre pertinence, leur propre urgence. Le regard de Jean-Claude Sallaberry, son ami, se porte sur ce que peut apporter la pensée de Varela à la théorie de l’institution, et c’est lors de la matinée que s’est ainsi effectué cette rencontre entre théorie de l’institution, regard d’un physicien et théorie de l’organisation autopoïétique du vivant. L’après-midi, c’est le regard psychanalytique de Valeria Schiavone qui porte sur l’œuvre de Varela une lumière qui fait du bien, car elle remet du liant entre deux champs et deux perspectives généralement divergents : le champ de l’inconscient freudien (et lacanien, et quelques autres), porteur d’une logique radicalement négative du désir et du fantasme, et le champ neurologique et cognitif, porteur quant à lui d’une logique, quant à elle, positive, voire positiviste. S’est greffé, avec joie (mais sans doute pas assez!), un troisième regard, de celui de Johann Gunther Egginger, et de son expérience de neurologie.
  • 2022.11.08. CoopÉ, satellite. Sémiotique, esthétique. Leroux&al. Roulot, Maldiney, schizophrénie, secondéité pure, esthétique des rythmes
    Avec la venue de Déborah Leroux à Paris, nous avons décidé de faire une série de journées de travail autour de la photothérapie, de la psychanalyse et des outils de la psychothérapie institutionnelle, c’est-à-dire la sémiotique peircienne et la phénoménologie psychiatrique, et parmi elle, tout particulièrement la pensée de Henri Maldiney à cheval entre esthétique des arts et pensée de la folie. La schizophrénie entendue comme « secondéité pure » constitue l’apport peut-être le plus emblématique de Danielle Roulot à la « topique de la psychothérapie institutionnelle », comme Oury décrivait l’enjeu théorique du GTPSI : clinique extrêmement profonde de la folie, fulgurance dans la convocation de la sémiotique peircienne, méditation profonde de la phénoménologie du pathique et de ses abîmes — ces « paysages de l’impossible », titre de l’un de ses (tous grands) livres —, attention à ce que l’art et le langage, ici celui de Cézanne, peut dire de l’humain. Ce jour, nous nous sommes plongés au cœur de l’hétérogénéité clinique et théorique de la psychothérapie institutionnelle : suffisamment disparate pour s’accorder à la disparité subjective présente dans le milieu institutionnalisé, apte à accueillir les êtres abîmés dans la qualité appropriée d’un « transfert dissocié », mais suffisamment méditée, analysée, reprise, pour que l’éparpillement réel de la folie puisse faire naître une hétérogénéité habitable et bâtissable — et dans ce bâtir, l’outillage théorique est aussi fondamental, pour peu qu’il accepte d’être traversé de désir, trans-formé par les bourrasques de la vie quotidienne, les pressions lourdes de l’établissement ou basses de la psychose (Moy, qui suis agité d’une fureur plus basse…). Cabossé, au risque de l’angoisse : savoir encaisser.
    Cette réflexion n’a rien d’un « objet » pour nous : cette présence nous convoque et vient déborder sur notre propre aire d’engagement, c’est-à-dire l’articulation de notre propre parole, de notre propre savoir. Comment être à la hauteur d’un tel « objet de discours » dans la tenue de notre propre énonciation ? Quand on aborde à une telle aire de la singularité, y compris dans ses figures les plus effondrées, comment ne pas se tromper d’épistémologie, c’est-à-dire indissociable de logique et d’éthique ?
    Dans cette ambiance, encore très marquée par la polarité freudienne et clinique d’une bonne part des participantes, n’en entame pas moins une ouverture ou un virage, désiré depuis longtemps (du moins quant à moi !) vers la phénoménologie et l’esthétique. Ce séminaire satellite, proposition abductive, espère pouvoir être le lieu d’un tel essai, et plusieurs voix, ce jour, ont porté une telle mélodie dans l’opéra de quat’sous dont nous avons improvisé (pas tant que ça pour Déborah !) l’écriture d’un nouveau petit tableau.
    Tout cela se trouve dans nos longues heures d’échanges. À tâtons, nous construisons.
    Parler de l’esthétique du rythme, mais aussi et avant tout de l’espace morcelé, abismal et cependant lieu devant être tenu pour la possibilité d’un paysage, fût-il « paysage de l’impossible », cela me fait penser à ce que nous tentons de faire ici. Cette longue séance du mardi 8 novembre 2022 s’est tenue à cheval entre une salle de Campus Condorcet (réservée par les bons soins de notre complice Pascal Nicolas-Le Strat, que l’on voit venir nous faire signe à un moment !), et les quatre coins de la géographie éparpillée, et cependant reliée, de notre petite bande, où Manille, Kyoto, Loupian, Nouméa, une classe d’Athènes, Aubervilliers ou un petit village du Limousin sont aussi loin, et aussi proches, d’un tissu qui n’a pas de centre. Un tissu qui n’a que des bords, fonction de bordage et de bordure, donc de passage et de contenance, suffisamment pas trop, pour permettre à chaque foyer de subjectivité de savoir qu’un décentrement est possible, qu’il est possible de sauter du coq-à-l’âne sans craindre de tomber dans l’anomie d’une audition froide et sans désir d’écoute, ou dans le vertige d’une parole où l’autre ne serait pas là, possible rivage, possible reprise. De quoi tâtonner dans l’abductif, ensemble — coopérer, autrement dit — : et donc se donner le droit de trébucher, de se casser la pipe, d’oser sortir dans ce dehors apprivoisable parce qu’envisageable, c’est-à-dire se présentant sous le signe de visages, qui ne cachent pas l’angoisse sous les figures imposées d’un discours établi, mais qui la laissent transparaître au travers de traits toujours changeants, toujours singularisants, qui témoignent de ce que, de l’angoisse, on peut aussi faire existence. Cette fonction de portance semble avoir encore été là, cette fois autour de Déborah, qui d’ailleurs le dit à un moment : « Là, je sens que je me lance sans trop être sûre, dans l’abduction, mais qu’il faut que vous repreniez » — signe tout de même qu’un certain taux de confiance dans la loi du groupe doit régner suffisamment… C’est pour cela que l’an dernier, j’ai intitulé certaines de nos séances « Unetelle & friends », en écho à ces disques où on sent que le copain mis en avant y va with a little help from my friends, comme dirait Ringo — « Au bois d’mon cœur, y’a des copains », comme dit Brassens. Mais mettons de la distinction et ne mélangeons pas tout les registres. Le cœur n’a pas besoin d’être là pour coopérer, et c’est bien pour ne pas avoir besoin d’un idéal trop consensuel qu’on organise une coopérative. Mais il y faut tout de même une dimension de philia, suffisamment-pas-trop comme dit tonton Donald : disons que, dans notre travail intellectuel, dans notre désir opérotropisé, il y faut la construction sérieuse d’une aire où connivence et conflictualité ont voix au chapitre.
    Un tissu de relations qui peut aussi autoriser une fonction de recoin et d’alvéole (selon la qualité de l’ambiance, une « visio » peut être intrusive et dangereuse, ou au contraire une façon de pouvoir accueillir l’autre dans notre paysage, salon, cuisine, salle de soin ou étude ; fermer la vidéo, ou le son, se donner le droit de se lever et marcher, de faire la cuisine, de regarder un peu, pas trop, autre chose sur son écran, tout cela a un normal droit de cité : écoute flottante, qui n’est pas non plus tout à fait à côté de la plaque en ce qui concerne nos échanges…).

Traduction (séminaire satellite)

J’héberge ici, avec grand bonheur, le travail dont je n’ai été que spectateur, celui du groupe qui a pris en main le séminaire satellite Traduction, le plus pérenne (avec la Boîte à outils TFPI de Delaram Bidabad).

  • 2024.03.20. CoopÉ. Traduction. Schiavone e amice. Re-Agire. Accueillir avec, nos langues transmigrantes
    Lors de cette séance, nous avons pu rencontrer le groupe de praticiennes dans lequel Valeria Schiavone travaille avec des personnes migrantes, autour de la notion de médiation linguistique, et de médiation réciproque. Le travail, fondamentalement translinguistique, est également profondément ancré dans l’écoute de l’irréductible singularité du désir, du sujet. Et dans une présence tout autant marquée par la passion immédiate qui se trouve au nouage entre éthique et politique.
  • 2024.02.09. CoopÉ, Traduction. Olivier Francomme, recherche-action
    Dans le cadre du séminaire, est invité Olivier Francomme, ami de la CoopÉ, chercheur et pédagogue dans le mouvement de l’École moderne-pédagogie Freinet. Il travaille avec de nombreux groupes de praticiennes pédagogues, en France (surtout en Picardie et en Île-de-France), en Europe (Grèce, Pologne), et ailleurs dans le monde (Chine, Uruguay, et auparavant Brésil, Corée du Sud).

Analyse institutionnelle

Dans le cadre de ce séminaire, plusieurs séances sont organisées, afin de donner parole à des praticiennes de l'analyse institutionnelle. C'est la première année que j'ai l'occasion de co-animer ce séminaire avec mes deux comparses d'Experice, Valentin Schaepelynck et Florent Gabarron-Garcia, que je salue ici. Cette année, durant trois séances, sont accueillis Jean-Claude Polack et Linda de Zitter (cette séance se trouve exclusivement sur le site du séminaire IED), puis Frank Drogoul et Didier Petit, amis psychiatre et pédopsychiatre avec qui, entre autres, je co-anime le DU de Psychothérapie institutionnelle et psychiatrie de secteur de Paris 7; une troisième et dernière séance est encore en cours de construction, et aura lieu le 5 décembre.

Automne-hiver 2023

  • Il a été décidé en conseil que la deuxième séance, autour du travail de Jessica Vicky Kaddour, soit enregistrée en audio et mise à disposition du seul groupe du séminaire, sur le site moodle de l'IED de paris 8. Ce, pour des raisons de précautions, importantes pour Jessica, vis-à-vis du groupe de travail dont elle parle dans son écrit, et qui est également profondément engagée dans le processus d'écriture et de pensée qui a donné naissance à son texte libre à elle, autrement appelé « mémoire de recherche de mastère » ! Voici néanmoins le texte de présentation de cette séance:

« Jessica Kaddour nous parle de l’institutionnalisation d’un groupe de jeunes citoyens, dans lequel elle a proposé une façon de cheminer ensemble, en tenant compte de la singularité et du désir de chacune, et d’où elle est elle-même ressortie refondée dans son cheminement propre, rendant existentiellement et intellectuellement indissociables ces deux modes d’être, commun et singulier. Cet essai, elle l’a rendu possible à un groupe, parce qu’elle l’avait rencontré dans un autre groupe, celui de nos séminaires dans le mastère (puis de la coopérative d’écriture) ; et que ce groupe l’avait lui-même instauré en faisant les poches d’autres groupes, ceux de pédagogie institutionnelle et de pédagogie Freinet fréquentés par certaines parmi nous, lesquelles l’avaient proposé faute de mieux pour qu’il existe du groupe, de l’accueil, de la singularité, plutôt que ce qui semblait aller de soi en guise de (re-)production universitaire. L’histoire d’une contamination, donc. Une contamination qui, je crois, a aussi opéré, tranquillement, heureusement, un vendredi soir de décembre dans la froideur d’une conférence enregistrée.

Dans cette rencontre, nous avons une transversalité de l’analyse institutionnelle : pas un cour sur l’analyse institutionnelle, pas une application de la pédagogie institutionnelle apprise en mastère et copiée-collée dans un stage pratique, pas une lecture idéologique qui chercherait à s’outiller en se trompant d’échelle dans ses outils — on ne défait pas un empire avec un tournevis ou une main serrée, et ce n’est pas pour autant qu’il faut se gausser des tournevis ou du sensible d’un regard partagé. Rien de tout cela. Une éthique qui demeure la même, un registre — le précaire — qui ne varie pas. Et une question pour nous, qui sommes à l’exacte place qui nous est initialement établie dans le champ socioprofessionnel de l’académique, du « scolastique » (pour conjoindre Freinet et Bourdieu), mais une place que nous pouvons investir et cabosser aussi comme l’a fait Jessica. Dans nos écritures et nos pensers, si du moins nous les orientons selon une exigence épistémique et praxique proche de cette analyse institutionnelle, comment tenir une même éthique, où la singularité d’une autrice de texte libre peut ne pas se penser disjointe de cette autre présence d’un milieu, d’un groupe, présence tout autant source de ce savoir, et surtout pas son objet, son terrain, ou quelque autre figure de la construction factice de discours soi-disant scientifique ? Comment faire méthode (et pas méthodologie) dans le coeur même du singulier (et pas du particulier)?

À un moment, Fabien parle d’un « commun singulier ». Je me permets de vous joindre une partie de mon ouvrage Pédagogie et Langage, consacrée à quelques éléments autour d’une « anthropologie du singulier ». Je renvoie surtout aux dernières discussions du séminaire Hors et Marges, ainsi qu’au magnifique renfort bibliographique qu’Aline Landréa nous concocte. Si vous ne pouvez y accéder sur le Moodle, vous pouvez aller regarder sur mon site, où je mets la plupart des vidéos (sauf celle, comme ce soir, où nous décidons de ne la diffuser que dans le cadre du groupe des coprésentes, ou pas du tout.) »

  • 2023.12.01. ETLV M2 IED. AI. Eudeline, Bidabad. Institutionnaliser un groupe, éducatif ou professionnel, groupes ChamPIgnons
    Voici la séance de notre première visioconférence. Nous avons pu partager, avec Jasmine et Delaram, entre autres, une approche de l'analyse institutionnelle à partir du champ de la pédagogie. Delaram nous a parlé d'un "chamPIgnon": la naissance (l'institutionnalisation) d'un groupe de pédagogie institutionnelle à partir de l'expérience collective d'enseignantes de l'école primaire de la rue Pajol, à Paris. Jasmine, elle, nous parle de son travail d'enseignante de violon, tant sur le plan de son travail avec des élèves adolescentes, que sur le plan de l'organisation professionnelle de son conservatoire. La question partagée est, en fin de compte: comment faire naître un groupe d'analyse institutionnelle dans un établissement où toutes les praticiennes ne sont pas toutes dans l'idée, ni dans le désir, de s'y mettre. Un questionnement à la perspective déceptive, comme il se doit pour toute analyse qui se respecte; mais une mise en mouvement qui dépasse la supposée balançoire qui, à l'espoir balayé, croit devoir faire succéder le désespoir. Or non: entre, il y a le courage; et, justement, un certain désir, qui ne se décide pas à la place de l'autre, mais qui, allez savoir, peut-être, se suscite et se fomente...

Automne-hiver 2022-2023

Plus largement que d’avoir travaillé à La Borde, Catherine questionne le langage, l’art, l’humain dans toutes ses constellations fragiles et précaires. Elle a réalisé un film magnifique, Un Petit Peuple qui va là bas. Elle a pensé ce qu’est l’un des visages de son travail, le clown. Et plusieurs autres choses, qui ne se réduisent pas à : « Ah, vous avez travaillé avec des fous ». C’est donc sur le fil ténu qui fait qu’on ne doit pas prendre de trop gros sabots — mais on fait avec ce qu’on a, aussi, pas de honte à cela… — que nous serons heureuses de partager avec elle une part de son chemin.

Catherine nous offre ces documents, ci-joints. Je vous les envoie un peu tard, je vous prie (elle compris) de m’en excuser. Ce serait bien que vous preniez le temps de les regarder d’ici lundi, au moins en partie. Sinon, vous pouvez aussi aller voir le site de sa compagnie et de la makina burleska : Makina burleska, par la compagnie Le dithyrambe | Performance | France.

Avec nous, notre autre amie Annick Bouleau, que nous sommes heureux d’avoir avec nous, écho, répondante, ou ce qu’elle désirera. À plusieurs d’entre vous, j’ai plusieurs fois parlé de son site proprement inouï : « Ouvrir le cinéma » : Ouvrir le cinéma (ouvrirlecinema.org). Nous retrouverons Annick plus loin dans l’année, autour de son travail, aussi.
Concernant la seconde séance, mais faisant écho à la fin de la première séance, Annick a proposé les liens suivants: http://ouvrirlecinema.org/pages/reperes/constel/matelas.htmlhttp://ouvrirlecinema.org/pages/plumes/plume.html#zerodeconduite et http://ouvrirlecinema.org/pages/mon-coin/ab/filmo/portrait.html.

Sémiotique, pratique et clinique

À partir de 2022, nous avons travaillé à partir de ce vademecum rassemblant quelques schémas bizarres, et quelques paroles qui le sont encore plus… Merci de l'avoir en permanence sous le coude durant notre travail.
L’accueil de ce séminaire est libre et inconditionnel.

Hiver 2024. Langage, plein-air, autisme, clinique

Notre quatrième saison a été, en termes de séances organisées autour de champs cliniques ou pratiques, courte, et concentrée sur deux témoignages. L’une est un retour de Valérie Roy, déjà reçue l'an dernier le 23 janvier 2023. L’autre est le temps, enfin pris, pour accueillir Liakoute Adjloua.

  • 2024.02.02 ETLV SPC, 2. Adjloua. Autisme, petits riens, partie 1, partie 2.
    Liakoute Adjloua, éducatrice et chercheuse, nous déploie son éprouvé clinique et sa méthode, son éthique, dans son travail d’accueil d’enfants autistes, à l’écoute des « moindres des choses » du quotidien, du désir, des corps et des psychés en souffrance, en attente, en tension existante ou patiente.
  • 2024.01.26. ETLV M2 SPC. Roy, Education plein-air, environnement et langage, partie 1, partie 2.
    Valérie Roy poursuit sa présentation, à la suite de l’an passé, de sa pratique d’éducation en plein-air tenant compte de l’intégration de la personne dans l’écologie du milieu naturel (même urbain), social (le groupe), psychique (le désir), sémiotique (le langage, la langue, la culture).

Hiver 2023. Corps, espace, langage, art, dehors

Le séminaire « Sémiotique, pratique, clinique » se tiendra les deux vendredis 27 janvier et 3 février de 9h30 à 17h, sur le campus Condorcet, bâtiment de la recherche sud, rdc, salle 17 (métro Front-populaire, ligne 12). Ces séances seront consacrées à étudier des situations concrètes avec le filtre de la sémiotique : « Quelle est la dimension du langage dans nos pratiques (artistiques, éducatives, etc.) ? Quelles sont les logiques à l’œuvre dans nos pratiques, nos corps, nos pensées, nos existences ? ».

Cette année, nous accueillons Valérie Roy et Laure Fouard, à nouveau, mais à nouveaux frais, de quoi approfondir, réévaluer, affiner nos questionnements autour de leurs propositions de recherche, de création, de transmission. Valérie Roy est actuellement en thèse sur les écoles en plein air. Laure Fouard, danseuse, intervenante sociale et mathématicienne. Dans les deux cas, à partir de situations concrètes, nous questionnerons ce qui peut faire sens, et comment, dans de tels vécus. Autant dire, donc, qu’il ne s’agira pas d’un « cours », ni d’une « application », mais d’un moment où le partage sera de mise.

Un « cours d’introduction » ne sera pas de mise, par contre, nous plongerons directement dans la discussion. En revanche, des notions initiales ont été accumulées au fur et à mesure des saisons de ce séminaire, et je renvoie aux vidéos des séances des deux années passées, ci-dessous. Les séances de 2021 sont plutôt axées sur les problématiques d’intervention sociale (en particulier au sujet des médiations de quartier), et de clinique de l’autisme (n’ayez pas peur, c’est tout à fait abordable même quand on n’y connaît pas grand-chose !) : c’est sans doute là que vous pourrez trouver les principaux éléments de présentation des outils sémiotiques. Vous trouverez également quelques indications de lecture. Les séances de 2022 ont poursuivi nos réflexions. Je vous conseille tout particulièrement d’écouter la séance du 11 février (https://youtu.be/-uTzj7mMFU4?t=12963) où Laure Fouard est déjà intervenue une première fois : aller directement à 3h40mn. Cette année, nous lui laisserons beaucoup plus amplement présenter sa pratique et sa réflexion autour de la danse comme langage et comme logique. Quant à Valérie Roy, elle intervient dans la séance du 18 février (https://youtu.be/_paS1n0ffKc), et là encore, nous allons approfondir la discussion.

Hiver, printemps 2022. Sémiotique, clinique et saya afro-bolivienne. Dialogue en recherche autour du projet de Jhon Castillo

Attention, séquence prégénérique! Les séances de cette année, qui accueilleront différents objets de discussion que nous choisirons ensemble, embrayeront sur une séance de travail avec Jhon Castillo, autour de son objet de recherche, la saya afro-bolivienne, qui a eu lieu jeudi 3 février de 10h à 12h, à distance (ouvert à qui veut, ensuite visionnable sur ce site). Cette séance est née de nos travaux dans le cadre de la Coopérative d’écriture. Cette séance a également été suivie, ensuite de deux autres séances autour de la sémiotique articulée aux enjeux culturels, politiques, épistémologiques, et d’une séance ethnologique due à notre collègue et amie Gloria Ruiz Arrieta, de l’Université San Francisco Javier de Sucre, en Bolivie.

Février 2022, La praxis, c’est les ploucs qui sont leur propre interprétant (Georges Molinié)

Les séances de ce séminaire en 2022 se sont déroulée ENFIN en chair et en pauses café (et à distance aussi, mais avec les moyens du bord et surtout sans entraver ni surcharger la tenue de nos échanges), au Campus Condorcet (à Aubervilliers, métro « Front Populaire », fin de ligne 12) (repérez-vous sur le plan), les vendredis 4 février (9h-17h), bâtiment sud, rez-de-chaussée, salle 0.031, 11 février (salle 0.018) et 18 février (9h-13h, salle 0.009). Nous avons organisé ces moments ensemble, de façon coopérative (donc accueillante et partageant le pouvoir d'auto-organisation pratique et pédagogique), et avons travaillé à partir de nos terrains, objets (ou sujets…) de recherche, ou de travail, ou de vie…

Les nouvelles venues sont priées de se coltiner les trois séances de l’an dernier (cf. saison précédente, juste en dessous), tranquillement et à leur rythme, mais ce sera la condition nécessaire pour, en fin de compte, comprendre quelque chose à cette bizarrerie qu’est la sémiotique. On n’est pas obligé de comprendre tout d’emblée : piger en gros, se jeter dans le bain d’abord, pour ensuite aller regarder dans le détail les documents de la « bibliothèque de travail » (qui indique aussi ses ramifications dans les autres parties de ce site), c’est souvent bien plus efficace. La temporalité d’un savoir qu’on se transmet a besoin d’un « point de départ » : ce seront nos rencontres, quitte à boire un peu la tasse au début ; mais le pari, c’est que si cela fait vraiment du sens pour vous de vous emparer de cette boîte à outils, alors il faut ouvrir le temps : que vous mobilisiez cette compréhension dans le temps des trois séances, c’est idéal, mais justement peut-être un peu trop écrasant pour certaines, qui mettront plus de temps. Dites-vous que, si un jour dans quelques années un outil sémiotique vous sert au détour de votre travail (de penser, d’existence, d’action…), je considérerai que ce séminaire n’aura pas été vain.

Suite à la première journée, et à nombre de renvois ou présupposés, j’insiste plus que jamaissur la nécessité d’aller écouter d’une part les séances du séminaire de l’an dernier, ainsi que la première séance de sémiotique du DU de psychothérapie institutionnelle : là, vous y verrez bien plus précisé : 1. L’importance de ne SURTOUT pas réduire le langage à la langue ; 2. La nécessité, si l’on veut vraiment s’appuyer dans nos recherches, nos pratiques, nos cliniques, sur une théorie du langage, de passer d’un signe binaire, notion réductrice et dangereuse, à un signe ternaire ; 3. Ce que c’est que la logique du vague, la logique du général, et « ce que ça donne » dans la clinique, en particulier autour des deux extraits de Delion, autour de Francisco et Odette dans l’équipe thérapeutique, et de Balat, autour des croissants et du jeune homme en éveil de coma.

Ces enregistrements courent tout le long de la journée : c’est long ! En voici quelques étapes.

J’ai ouvert le bal par quelques généralités sur l’orientation « vague » et « singulière » dans l’ambiance de notre séminaire. Dès la troisième minute, cette rencontre devient une étape de plus, que l’on reprend sous le signe du cheminement, celui qu’évoque le texte de Claire Coffinet (cf. le séminaire Sens, éthique et pertinence de l’automne dernier), mais aussi celui des vers d’Antonio Machado, Caminante, no hay camino, el camino se hace al andar. Vers 57mn 05s, Machado passe le relais à Henri Michaux, et nous entrons dans les plis et replis des signes. Nous commençons par déplier, ex-pliquer, l’idée habituelle que nous nous faisons du signe, et qui souvent le réduit à réalité duelle, binaire, dont est porteur ce qu’on nomme « le signe saussurien » (de façon injuste envers la complexité de la linguistique et de la sémiotique de Ferdinand de Saussure — cf. ses magnifiques Écrits de linguistique générale, qui vont bien au-delà du seul Cours de linguistique générale). (Cf. Vademecum, « Schémas, I » p.2). S’annonce en conclusion, pour l’après-midi, l’abord d’un signe non plus binaire, mais triadique : le signe peircien.

Puis, à 1h28mn, nous changeons d’ambiance, et reprenons la matière dans une autre dynamique avec un nouveau point de départ, à partir de nos différentes réflexions, pratiques et existences, qui pouvaient faire écho à notre première partie de matinée. Après une discussion autour d’un échange entre Sophie Legrain et Déborah Leroux, autour des liens entre art et psychiatrie (Jean Oury, Paul Klee, Jacqk Doron, etc.) entre autres (partie non enregistrée), à 1h39mn35s, Alejandro VanZandt Escobar nous parle de sa pratique d’intervenant artistique dans un IME (Institut médico-éducatif) autour du sonore. À 1h56mn45s, Khadija El Bounaamani nous parle de son accompagnement d’adolescents autistes, moment qui se clôt sur une intervention de Marwane Bellaoui).

À 2h25mn51s, nous revenons repus, pour une après-midi kouglof (sans plus de pause jusqu’à la fin). Quelques commentaires de Pierre aux propos précédents (Khadija et Alejandro, surtout). Ensuite, à partir de 2h42mn17s, une transition se fait, qui convoque (comme beaucoup de moments de ce séminaire) le lien permanent et insécable entre la logique sémiotique et les deux matérialismes, celui de la vie quotidienne et celui du fantasme inconscient. Ensuite, à partir de 1h53mn15s, la séance sera entièrement consacrée à dépliage du mille-feuilles qu’est le signe selon Charles Sander Peirce. (On se réfère alors au Vademecum, « Schémas, II, III », p.2.) Peu à peu, au fur et à mesure de cette ex-plication (au sens étymologique du terme), de nos explicitations réciproques (questions, remarques, rebonds, etc.), en particulier de Marlène Myon, mais pas que !, nous voyons se déplier la logique du signe : sa première « prescission » représentement/objet/interprétant (à partir de 2h58mn17s), puis sa seconde « prescission » priméité/secondéité/tiercéité (3h12mn02s). À 3h56mn20s, on reprend les différentes figures du signe (ton, trace/tessère, type ; icône, indice, symbole ; habitude/argument, proposition, prédicat). Durant cette présentation des neuf figures du signe, de 4h08mn38s à 4h31mn22s se place l’exposé par Marwane Bellaoui de son travail sur l’usage thérapeutique de World of wordcraft, et s’ensuite une discussion à la fois sémiotique et de clinique transférentielle et institutionnelle sur la notion d’aliénation : distinction entre aliénation sociale et aliénation psychique, concept d’institution vs établissement, et notion ouryenne définissant le milieu institutionnalisé (club thérapeutique, classe coopérative, etc.) comme tenant-lieu d’espace potentiel ; d’où une distinction, d’origine guattarienne, entre intégration imaginaire et intégration symbolique (« Le Scaj, m’sieurs-dames », Psychanalyse et Transversalité).

Hiver-printemps 2021, le courage à l’épreuve de la logique du vague

Notre travail entre l’hiver et le printemps 2021, en plus des séances ici accueillies, s’est également réalisé sous forme de textes libres, que nous avons réunis dans un recueil proche de l’album ou du journal de la pédagogie Freinet. Nous avons choisi cette formule en conseil, et voici donc Les Miettes de nous, n°5 — an 3 de cet essai de recueillir les textes libres des gens avec qui j’ai le bonheur de travailler. Ce recueil est mis en commun avec les textes libres du séminaire « Langue, sens, éthique et pertinence » de la même période.

Apprendre et s’éduquer
hors et aux marges de l’école

Automne 2023-hiver 2024. Les marges et le dehors, à l’intérieur de notre groupe (ou : accueillir nos singularités, la suite)

Automne 2022-hiver 2023. Tenir la marge : transmettre et grandir, politique et éthique d'une humanité pensée comme rencontre

Nouvelle saison de nos questionnements hors et aux marges de l'école, et cette année orientée vers le questionnement d'une politique et d'une éthique de la rencontre, d'une dynamique du grandissement ensemble, et de la transmission réciproque (ou généralisée) comme modèle pour penser ce qu'il en est d'une rencontre comme modèle pour penser tout penser, tout agir, tout exister, commun et singulier tout à la fois.

Plus largement que d’avoir travaillé à La Borde, Catherine questionne le langage, l’art, l’humain dans toutes ses constellations fragiles et précaires. Elle a réalisé un film magnifique, Un Petit Peuple qui va là bas. Elle a pensé ce qu’est l’un des visages de son travail, le clown. Et plusieurs autres choses, qui ne se réduisent pas à : « Ah, vous avez travaillé avec des fous ». C’est donc sur le fil ténu qui fait qu’on ne doit pas prendre de trop gros sabots — mais on fait avec ce qu’on a, aussi, pas de honte à cela… — que nous serons heureuses de partager avec elle une part de son chemin.

Catherine nous offre ces documents, ci-joints. Je vous les envoie un peu tard, je vous prie (elle compris) de m’en excuser. Ce serait bien que vous preniez le temps de les regarder d’ici lundi, au moins en partie. Sinon, vous pouvez aussi aller voir le site de sa compagnie et de la makina burleska : Makina burleska, par la compagnie Le dithyrambe | Performance | France.

Avec nous, notre autre amie Annick Bouleau, que nous sommes heureux d’avoir avec nous, écho, répondante, ou ce qu’elle désirera. À plusieurs d’entre vous, j’ai plusieurs fois parlé de son site proprement inouï : « Ouvrir le cinéma » : Ouvrir le cinéma (ouvrirlecinema.org). Nous retrouverons Annick plus loin dans l’année, autour de son travail, aussi.
Concernant la seconde séance, Annick a proposé les liens suivants: http://ouvrirlecinema.org/pages/reperes/constel/matelas.htmlhttp://ouvrirlecinema.org/pages/plumes/plume.html#zerodeconduite et http://ouvrirlecinema.org/pages/mon-coin/ab/filmo/portrait.html.

2022.11.28. M2 ETLV IED. H&M, 2. Rivière. D'une direction coopérative dans une école publique urbaine

Automne 2021-hiver 2022

  • 2022.01.21. H&M. Correia. Politique, écologie, économie, épistémologie
    Cette séance, la toute dernière de notre séminaire, se situe dans la continuité de la séance de l’avant-veille, mais dans une orientation beaucoup plus directement politique et macrosociale. Une belle continuation, ou bifurcation, comme on voudra. Une bonne façon, surtout, de boucler sans conclure un séminaire devenu avant une Bibliothèque de travail autant qu'une agora où l’hétérogénéité subjective a toute sa place dans ce qui se voudrait un travail pas trop indigne du terme d’analyse institutionnelle.
  • 2022.01.19. METLV, H&M. Amer Maistriau, Correa, Laffitte. Education au développement durable, épistémologie, éthique, politique
    Estefania Amer Maestriau et Jonathan Correia travaillent autour de l’éducation au développement durable ; ils ont proposé à Pierre un moment de travail commun. Voici comment cette demande lança cet entretien : « Suite à un échange que nous avons eu sur le forum à propos du texte de Tim Ingold intitulé Culture, nature et environnement, Jonathan Correia et moi-même avons décidé de continuer cet échange en vue du travail de validation pour le cours Apprendre et s'éduquer hors ou aux marges de l'école (M2 de l'IED). Nous avons fait une première visioconférence le 26 décembre, où nous avons poursuivi la réflexion sur cette lecture, et à la fin de la séance nous avons défini trois questions, sur lesquelles nous aimerions continuer à discuter, à savoir :
  1. Quelle est la relation et la complémentarité entre l’explication d’un phénomène fournie par les sciences dures et l'interprétation de ce même phénomène par une approche pré-objective et pré-éthique basée sur le rapport sensoriel et émotionnel du sujet avec son environnement?
  2. Est-ce que l’EDD peut permettre d’équilibrer le rapport de force entre les ces deux types d'approches ou manières d'appréhender la réalité? Et quelle forme pourrait prendre cet EDD?
  3. Quel serait le contexte politique et le modèle de société qui permettraient de mettre en place un système éducatif qui promeuve une relation équilibrée entre ces deux types d’approche?
    Jonathan a pensé que ce serait intéressant d’avoir l’occasion de les discuter avec vous, si vous êtes partant, via une visioconférence sur Zoom, et je trouve que c’est une excellente idée. Comme notre première discussion, elle serait enregistrée, téléchargée sur un compte privé de Viméo, et ferait partie de notre rendu pour le cours. Pour Jonathan et moi-même cela a beaucoup de sens de poursuivre la discussion sur ces questions, car elles sont directement en lien avec nos mémoires de master. »
    Autant dire qu’il s’agit de notre « texte libre multimédia ». Une production de plus, collective, qui nous permet chacune d’aller un point plus loin, ou plus profond, dans nos cheminements, grâce aux deux autres.

Sens, éthique et pertinence
& Langue, sens, éthique et pertinence

Hiver et printemps 2024

Le sens intègre, 3
(Sens, éthique et pertinence, M2, ETLV, IED)

Voici la troisième saison de notre enquête sur l'intégration, schème anthropologique du sens. Cette année, deux ou trois lieux habitables, c’est-à-dire intégrants avec plus ou moins de singularisation possible : le corps, la ville, la langue.

  • 2024.04.06. ETLV M2 IED SEP, Sens intègre, 3. 4. Hauss. À mains presque nues. Ostéopathie, corps, accueil, toucher, penser
    Emmanuel Hauss est ostéopathe. Il accueille, communique, entend, la personne dans le corps, il pense et répond selon ses mains, son corps. Ce n’est pas que la parole est absente, elle est encorporée. C’est le corps qui donne le ton, à tous égards. Est-il possible de penser une praxis somatique, une praxis du toucher dans laquelle le somatique est le lieu tout à la fois du penser et de l’éthique, du rapport à l’autre et à soi-même, du passage et de la remise en mouvement, c’est-à-dire du sens et de l’énergie, tant au sein de chaque corps, qu’entre les corps, dont la coprésence dessine et étoffe le lieu et sa fonction thérapeutique ? Cette présentation d’une technique, dans la simplicité que donne le corps, permet de poser des mots sur cette relation silencieuse qui sait être à l’écoute de ce que dit le corps, de ce qu’il exprime par-delà l’indicible, et parfois de ce qu’il indique par-delà l’inexprimable ; non pour lui faire avouer ce qui ne regarde que le sujet, mais pour qu’il puisse retrouver une dynamique et une tenue propres, vives. À l’horizon de cette discussion d’un samedi matin de printemps, quelques questions : comment une technique et une éthique manuelles peuvent « greffer de l’ouvert » là où la souffrance relève du blocage, de l’enkystement, de l’épuisement ?
  • 2024.03.26. ETLV M2 IED. SEP, Sens intègre, 3. 3. Colot, Landréa, coll. Forums. Ici chez moi, régimes d'habiter, d'être habité, en corps, en urbanité, en langue
    Cette séance nous fait naviguer entre le corps, l’ « ici chez moi » dont parle le texte libre d’Aline ; ce qui fait qu’un espace urbain peut être autre chose qu’un espace : un lieu, un monde, bref une échelle humainement habitable, et pas seulement une relation d’intégration aveugle, macrosociale ; et l’un de nos biotopes les plus intégratifs qui soient : la langue.
  • 2024.03.19. ETLV M2 IED. SEP. Sens intègre, 3. 2. Lachèvre, Vérité. Urbanisme, intégration entre urbaine et politique, partie 1 et partie 2.
    Barbara Vérité et son compagnon Gilles invitent à nous l’un de leurs amis, l’urbaniste (et guitariste !) Bertrand Lachèvre, qui nous offre l’occasion de penser ce que peut être une ville, le fait de l’habiter, mais aussi le fait de la penser, de la fabriquer. Fabriquer : quelle est la limite entre l’imposer et la co-construire ? En quoi la ville peut n’être pas seulement une coquille, ou un bunker, pour les êtres qui ne font pas qu’y travailler, se loger et circuler, mais y vivent, et si possible y existent ? C’est ce petit bouquet de question que, grâce à Bertrand et les outils qu’il nous présente, dont il témoigne, nous tentons pour la première fois de repérer, de renifler, de commencer à recueillir. Nous lui en sommes reconnaissantes. Cette lancée se poursuit dans la séance suivante de notre séminaire « Le sens intègre », celle du 26 mars. Elle se poursuivra également dans la séance du 16 mai, lorsque nous accueillerons Marcus Zepf et, je l’espère, Cécile Léonardi.
  • 2024.03.13. ETLV M2 IED. SEP, Sens intègre, 3. 1. Sens, éthique, pertinence, intégration, un rapide panorama

Accueillir les singularités, 3
(Langue, sens, éthique et pertinence, M1, ETLV, IED)

Voici la troisième saison de notre enquête à travers les sciences et les pratiques humaines, afin de voir les visages multiples du singulier, et la singularité multiple que ne peuvent, donc, que prendre les dispositifs qui prétendent dignement lui faire accueil.

  • 2024.03.28. ETLV M1 IED. LSEP. Accueillir les singularités, 3. 3. Prévôt, histoire. Trace, subjectivité, matérialité et interprétation. Un manuel scolaire annoté par Émile Louis
    Ce soir, nous devions accueillir notre ami Denis Morin, historien et archéologue, pour qu’il partage avec nous sa méditation sur ce qu’est une trace, concept à mi-chemin entre l’archéologie et la sémiotique, et sur la façon dont l’art, ô combien général (et avec raison !) de l’histoire, peut tenir compte de ce qu’a de singulier, de contingent et de négligeable au regard des lois générales que la connaissance historienne doit développer d’une époque, d’un lieu, d’une pratique. Peut, et doit. Pas d’épistémologie qui ne soit lié à une éthique, et réciproquement. Eh bien, puisqu’il est question de fidélité, c’est un autre de ses, de mes, amis, qui vient à sa place : Cédric Prévot, instituteur Freinet donc pédagogue, et qui achève sa thèse sur le manuel scolaire européen à la charnière entre la fin du Second Empire et l’entre-deux-guerres mondiales.
    Cédric nous montre, déplie, ce qu’est un objet d’histoire, une catégorie de discours, en l’occurrence un manuel des années 1920-1930. Et en nous le dépliant, il nous montre comment un utilisateur, l’enseignant Émile Louis, a pu déposer l’immensité toute simple d’une présence concrète, et toute l’existence d’un homme qui enseigne ce qu’il a vécu, c’est-à-dire la Première Guerre mondiale, et comment ses neuf années de service militaire et de combat s’y donnent à lire : non par le dire et l’écrire d’un énoncé conscient, mais dans la présence matérielle qui exprimer l’indicible, qui indique l’inexprimable, bref une pensée, une expérience et un réel en-deçà des mots de la doxa d’une époque, qui rayent la généralité d’une épistémè. Comme une fleur séchée glissée entre les pages d’un bréviaire est l’ambassadrice et l’institutrice, des siècles après, par où peut renaître un univers.
    Merci Cédric, de ce partage de ta boîte à outils sans nullement donner de leçon, alors que tu nous as offert une leçon de rigueur, celle votre ordinaire historien, et un partage de ce que, grâce à tes scrupules visant à toujours repousser, par méthode autant que par prudence, le désir d’une interprétation, préférant ainsi toujours laisser autant que faire se peut la parole aux choses, sachant que de toute façon c’est toujours toi qui mettra le point final à cette histoire que tu racontes, et dans laquelle ce qui donnera son « point de capiton » à l’ensemble de ton tissage, pour nous qui t’avons écouté, c’est irréductiblement ta propre singularité.
    Cédric et Denis n’en sont pas à leur première venue dans notre aire coopérative, et ils ont déjà dialogué avec Dimitri Nicolle, psychologue travaillant à l’hôpital psychiatrique de Ville-Évrard, et désirant porter sur ce dernier, et ses archives centenaires, infinies dans ses replis et ses traces, un regard qui tienne à la fois du respect de l’humilité matérielle de l’historien archiviste et archéologue, et du respect éthique et pathique du praticien de l’humeur et de l’affect, de la pulsion et du désir, même sous la forme abîmée et abyssale de la folie qui nous hante toutes. Voici cette séance : 2022.04.06. Nicolle, Prévôt, Morin, Laffitte. Archives psychiatriques de Ville-Evrard, histoire et herméneutique matérielles.
    Cédric est également membre de la CoopÉ, et je renvoie par exemple à ces séances : 2022.04.21. CoopÉ. Dostrevie, Prévôt. Écrire le partage des puissances. Matérialisme historien et analyse des discours des manuels d'histoire, Europe 1850-1950.
    Enfin, Cédric a l’exigence et la gentillesse de compléter son intervention par un courriel empli de pistes passionnantes, et porteur d’une bibliographie.
  • 2024.03.14. ETLV M2 IED, LSEP, 3. 2.  Messavi, Dey; Desaulle, Lousse. Apprentissage, dévoilement; Forums, texte libre, lieux de l'accueil par la parole et l'écriture : Une erreur d'enregistrement fait que nous avons dû faire cet enregistrement en deux parties, les voici: partie 1, partie 2.
  • 2024.03.07. ETLV IED M1. LSEP. 1. Faire commun, Accueillir les singularités

Autour d’Alexandra Androusou : Journées d'études Volare
jeudi 4 et vendredi 5 avril 2024 (Accueillir les singularités, 3, bonus)

Alexandra Androusou a été de celles qui a permis que les camps de migrants, en Grèce, soient des lieux d’accueil, et tout particulièrement un accueil sur le plan éducatif et scolaire. À partir de 2015, elle est un groupe de bénévoles a proposé au ministère de l’éducation de Syriza des dispositifs, entre autres pour installer des écoles maternelles dans différents camps. Durant deux journées, nous avons accueilli à notre tour le récit de cette expérience, récit charriant avec lui une lourde, profonde et multiple présence. Présence du groupe qui a été de cette aventure de l’accueil, présence de tous ces visages, familles et populations regroupées dans la contingence d’un campement plus ou moins habitable, présence d’un pays réel aux réflexes pas toujours humanistes, absence radicale d’une volonté politique digne de ce nom à l’échelle de notre continent et de nombre de ses élites nationales ou internationale. C’est l’occasion de remercier tous ces êtres qui, l’ayant voulu ou non, ont sauvé la part d’humanité qui demeure encore malgré tout attachée à une certaine idée d’Europe, dans un pays qui pourtant fut le premier sur notre continent à être assassiné par la volonté politique d’une Union de faire primer la valeur financière chère à ses élites. Assassiné dans la langue de Goethe et de Voltaire, tout particulièrement. D’où, aussi la présence peut-être en voie d’être retrouvée, dans une langue française à nouveau habitable, de la part d’une femme qui, bien que profondément francophile et parfaitement francophone, n’a cessé depuis quinze ans de se sentir de moins en moins « européenne », et de plus en plus balkanique.

C’est avec Alexandra que nous avons créé Accueillir les singularités, et elle a longtemps été présente dans notre arrière-pays, que ce soit dans les tout premiers arrêts d’autobus où se tâtonnait notre CoopÉ, en 2020, ou dans d’autres séminaires de mastère.
Enfin, ces deux journées entrent tout particulièrement dans la dynamique de Volare, projet Erasmus rassemblant une équipe entre Grèce, Bulgarie et France (Experiences, Tools and Inclusive Methodologies for Minority, Migrant and Refugee Education 2023-1-EL01-KA220-HED-000159198, Voice Labs Repository). (Cf. la troisième séance, du vendredi matin, lors du conseil de la CoopÉ.)

Voici un petit rappel des séances où Alexandra et nos autres amies grecques sont intervenues depuis 2020, et qui permettront de resituer l’histoire récente de la Grèce, le trajet de vie d’Alexandra, les lieux, les êtres et les productions qui dessinent la cartographie de nos discussions : l’école 132 de Grava, le camp d’Elaionas, les interventions artistiques de Christos et des Kristoff K.Roll, et quelques autres repères humains :

Hiver et printemps 2023

Accueillir les singularités, 2
(Langue, sens, éthique et pertinence, M1, ETLV, IED)

Raccourcie, voici la seconde saison de ce projet, « Accueillir les singularités ». Une saison raccourcie, qui se limite à trois séances, mais qui permettent, nous l’espérons, que se poursuive cette qualité de rencontre qui, seule, sait véritablement accueillir sur le registre de la singularité.
Cette saison, nous la construisons à partir de l’invitation de Jérémy Ianni, ami qui, depuis les Philippines, partage avec nous ce que peut être une parole (qui est acte) dans laquelle plusieurs couches d’existence, d’expérience, de pensée, peuvent se construire ensemble. À dessein, certaines des couches les plus précieuses et fragiles n’apparaissent pas sur cette vidéo, qui en revanche, donne ensuite à voir la qualité du partage qui, d’un bout à l’autre de notre midi de travail, nous a fait grand bien. Merci Jérémy, et les autres.
Entre autres à mes grandes amies grecques, Alexandra Androusou et Despina Karakatsani, nous donnons rendez-vous de l’autre côté de l’été, pour la prochaine saison de notre essai d’un accueil par-delà les murs, les frontières et, surtout, comme disait Sartre, malgré nos propres « os dans nos têtes ».
Karine Riou, après avoir rencontré la séance du printemps dernier autour de Frédéric Signoret, a poursuivi un point plus loin cette rencontre en allant s’intéresser à ce fameux Pedro Meca dont Frédéric parle, et au sujet duquel elle nous signale un documentaire passionnant et éprouvant (mine de rien, on est ici dans la philosophie d’Alain Badiou: le sujet d’une éthique est cette fidélité qui se construit, point après point, envers ce qui, dans l’événement, a fait rencontre, fidélité envers une vérité, un effet dinterprétation).

Une question, autour de laquelle nous tournons : « Comment définir la singularité ? » En quoi la singularité, ce n’est surtout pas la particularité ? Nous décidons, je crois, de nous concentrer sur cela, à travers nos quelques rencontres. Cette question du singulier (à tout prendre, je préfère l’adjectif au substantif abstrait de « singularité ») est une question fondamentalement logique, mais de façon tout aussi essentielle, éthique, politique, existentielle, clinique. Elle est au cœur de toute nos interrogations dans le champ de la sémiotique, et dans le champ de la clinique, psychiatrique ou pédagogique, c’est pareil. Et je ne parle même pas de l’art… Aussi, je conseille d’aller écouter les séances du séminaire « Sémiotique, pratique, clinique », sur cette même page, et tout particulièrement la première saison, à l’hiver 2021, où nous faisons une première approche à travers des situations concrètes, tant dans le champ social, que juridique, que clinique. Je vous conseille entre autres de regarder le petit vademecum que j'ai fait à l'occasion de ce séminaire. Il y a également d’autres séminaires, dans le cadre également de la coopérative d’écriture. Mais les parties Au bord de la clinique (et surtout les prises de parole de Michel Balat et Florence Fabre, à la page Invites), et Disposition au sens (autour de l’art) sont tout aussi concernées par cette question, et je vous y renvoie.

Le Sens intègre, 2
(Sens, éthique et pertinence, M2, ETLV, IED)

Voici la seconde année du programme de recherche sur le concept d’intégration comme schème anthropologique du sens. Je vous renvoie à notre parcours de l’an dernier (ci-dessous), et au petit vademecum dans lequel quelques textes peuvent permettre d’avancer. Cette année, nous poursuivons notre question de l’intégration autour de la question : qu’est-ce qu’un corps, qu’est-ce qu’une vie commune de nos corps — corps vivants, corps sociaux, corps de langage, corps d’affects ? Barbara Vérité, à la suite de notre dernière saison, et d'un entretien avec Didier Petit sur la clinique et pathique et sur l'intégration, sur la page des Invites cliniques, a décidé de lancer une enquête sur cela.

Outre une séance de notre CoopÉ en novembre, c’est grâce à elle que notre programme de séminaire s’est étoffée le 4 février dernier d’une rencontre avec trois ostéopathes : Gilles, son compagnon, mais également Emmanuel Mengin et Louise Antunes. Deux regards ô combien singuliers, cliniques, humains, et "passeurs". Voici les enregistrements de ces entretiens:

Allez regarder le site d’Emmanuel Mengin, ainsi que celui de Louise Antunes.

En mai, nous ferons une nouvelle séance autour des questions du corps et de son processus de vie et de (trans)formation, et une troisième séance, je l'espère autour de mon ami l'urbaniste Marcus Zepf, autour de ce qu'est construire un lieu qui intègre humainement, sans bétonner ni prévoir le bonheur des corps et des âmes à la place des sujets qui les constituent.

Hiver et printemps 2022

Un couac technique m'a hélas fait perdre les petites introductions liées aux séminaires de cet hiver et printemps. Peu à peu, je reviendrai les récrire. Je suis désolé toutefois d'une telle absence qui ne rend pas hommage à la richesse humaine et intellectuelle qui, dans la simplicité et la fidélité, a fait venir ou revenir des collègues, souvent des amies, à qui nous sommes redevables de très, très fortes rencontres.

Voici par ailleurs Tracées, le recueil de textes-libres produits cette année.

Accueillir les singularités, un essai en commun à mi-course entre Balkans et Occident
(Langue, sens, éthique et pertinence, M1, ETLV, IED)

Le Sens intègre
(Sens, éthique et pertinence, M2, ETLV, IED)

Un vademecum a accompagné notre travail sur le concept d'intégration, dont ma proposition initiale est d'en faire un schème anthropologique du sens. De là, nous sommes parties toutes ensemble, avec tout particulièrement la prise en charge de séances « psychanalytiques » par Déborah Leroux (que nous remercions toutes - depuis, elle a également proposé toute une journée sur la schizophrénie et la phénoménologie esthétique, cf. supra, la séance inaugurale de notre séminaire Sémiotique et Esthétique).

Automne 2021

Cette nouvelle saison, qui continue… Singulière, et cependant commune : sur la trame déjà là, les arabesques de nos rencontres, qui à leur tour s’intégreront à ce tissu commun, cette texture faisant histoire, transmission, accueil. Prévoir de la place en creux, savoir se dire que du négatif peut enfin venir…

Printemps 2021

Cette série d’enregistrements correspond à deux séminaires très proches, tenus dans le cadre de l’équipe IED (éducation à distance) du cursus Enseignement tout au long de la vie du mastère en sciences de l’éducation de Paris 8 : pour l’un en première année, Langue, sens, éthique et pertinence, et en seconde année, Sens, éthique et pertinence. Ces séances sont à lier à des discussions écrites, sur un forum à distance, de très, très denses espaces d'échanges. Elles sont un autre espace du séminaire générique Sens, éthique et pertinence qui court comme le thème, quasiment musical, obsessionnel, de ce lieu ouvert depuis maintenant une année et rassemblé sur cette longue page, liste continuée de rencontre, sans cesse rénovée, relancée, rassurée dans son irréductible inquiétude.

Notre travail entre l’hiver et le printemps 2021, en plus des séances ici accueillies, s’est également réalisé sous forme de textes libres, que nous avons réunis dans un recueil proche de l’album ou du journal de la pédagogie Freinet. Nous avons choisi cette formule en conseil, et voici donc Les Miettes de nous, n°5 — an 3 de cet essai de recueillir les textes libres des gens avec qui j’ai le bonheur de travailler. Ce recueil est mis en commun avec les textes libres du séminaire « Sémiotique, pratique et clinique » de la même période. Recueillies, également, les images de Momo I Französich d’Ilhem Belarbi, et la Chacone de la partita de Bach, dans l’interprétation émouvante et émue de Jasmine Eudeline.

Automne 2020

Notre travail à l’automne 2020, en plus des séances ici accueillies, s’est également réalisé sous forme de textes libres, que nous avons réunis dans un recueil proche de l’album ou du journal de la pédagogie Freinet. Nous avons choisi cette formule en conseil, et voici donc Les Miettes de nous, n°3 — an 3 de cet essai de recueillir les textes libres des gens avec qui j’ai le bonheur de travailler. Ce recueil est mis en commun avec les textes libres du séminaire « Apprendre et s’éduquer hors et aux marges de l’école » de la même période.

Printemps 2020 — ou le premier arrêt d’autobus…

Archives

Philosophie de l'éducation, mars 2021

Notre travail, en plus des séances ici accueillies, s’est également réalisé sous forme de textes libres, que nous avons réunis dans Tenir bon, tenir compte, ensemble proche de l’album ou du journal de la pédagogie Freinet, et mis en commun avec les collègues du séminaire « Le sujet dans l’acte éducatif ».

  • 2021.04.09. L1, Philosophie de l'éducation. Débats réseaux sociaux, légalisation des drogues, bilan du séminaire
    Voici la dernière séance que nous devons à trois de nos collègues, qui ont préparé ces deux débats. Une belle façon de finir notre petit semestre ensemble.
  • 2021.03.19. L1, Philosophie. Temps, travail, pouvoir, liberté, essai, texte-libre. Ait Hamouche, Montaigne, Rousseau.
    Ce moment de discussion s’est effectué dans le cadre de l’enseignement « Philosophie de l’éducation » avec les collègues étudiantes de Licence 1. Une bonne partie de notre discussion sur la dimension philosophique du rapport au temps, à la subjectivité, à l’écriture, constitue le commentaire d’un texte libre écrit, et partagé, par Myriam Ait Hamouche, dans le cadre de l’enseignement « Le sujet dans l’acte éducatif » de Licence 2, lors de la séance ayant eu lieu la veille, le jeudi 18 mars 2021 (dans le groupe de 18 heures), bientôt mise en ligne, et à l’écoute de laquelle je renvoie donc.
  • Durant ce séminaire, nous avons pu prendre le temps d’écouter une conférence d’Alain Badiou de 2015, une réflexion, menée devant des lycéens, sur ce que peut être une vie digne d’être vécue. Je conseille également, pour approfondir les liens que ce philosophe, l’un des fondateurs de l’esprit de Vincennes, tresse avec d’autres sphères de l’existence, d’autres sphères de la subjectivité : l’amour, la politique, l’art, la science, dans deux entretiens de 2016 avec Mouloud Achour, dans l’émission Cliquepremière et seconde parties.

Le sujet dans l’acte éducatif

Hiver 2022

Voici une brève séance, dans un retour, heureusement, à une saison en chair et en os !

  • 2022.02.16.09h-14h. L2, SAE, Textes-libres, accueil groupal coopératif de la subjectivité, aider au courage, sens de notre travail, groupes de 9h, 10h30 et 13h (groupe de 10h30 à 57mn, 48s, et groupe de 13h à 2h, 03mn, 44s), puis groupe de 19h15.

Hiver-printemps 2021

Notre travail, en plus des séances ici accueillies, s’est également réalisé sous forme de textes libres, que nous avons annuellement réunis dans des recueils proches de l’album ou du journal de la pédagogie Freinet. C’est avec ce « simple séminaire de Licence », en franchissant le seuil de la salle J 102 un jeudi midi de mars 2019, que j’ai été mis devant l’inévitable, c’est-à-dire devant ce qui ne pouvait que faire sens pour moi : on n’enseigne pas la pédagogie coopérative, on la partage ; on ne délègue pas le pouvoir, on le partage ; on n’incite pas à la liberté, on en partage le coup de fouet. Voici donc, tout autant qu’il y eut un « arrêt d’autobus » au printemps 2020, un des points de commencement de ce qui forme notre, une, ma praxis pédagogique à Paris 8, avec quelques-unes dont, ici, vous verrez les noms signer une écriture, une parole : des autrices. Ce n’est pas sans défaut, certes ; mais, non plus, ce n’est pas rien…

En 2019, il y a deux journaux : Ne rien dire que nous n’ayons fait (avec une grosse erreur sur le titre en couverture, oups...), et Quand la jeunesse tombe sur le charme des mots. En 2020, l’an 2 donne Un Recueil de miettes personnelles et collectives. En 2021, l’an 3 donne Tenir bon, tenir compte, en commun avec les collègues du séminaire « Philosophie de l’éducation ».